Alguier, Nano-musée de la mer et du littoral en partenariat avec La Rochelle Université Science avec et pour la société et avec l'agence Félix et associés pour accompagner la conception et réaliser la fabrication.
2023

Alguier, Nano-musée de la mer et du littoral en partenariat avec La Rochelle Université Science avec et pour la société et avec l'agence Félix et associés pour accompagner la conception et réaliser la fabrication.
2023

L'Alguier, corpus d'oeuvres imaginé pour le NANOmusée par l'artiste Gwen Le Gac, se compose de vingt-et-un dessins. La reproduction de ces dessins par sérigraphie sur plexiglass peut évoquer le cabinet de curiosité, ou encore les lames de microscope d'un laboratoire de recherche scientifique.

L'Alguier est inspiré de la rencontre de l'artiste avec des chercheuses et chercheurs du laboratoire LIENSs (La Rochelle Université, CNRS) et plus particulièrement avec l'enseignante-chercheuse Ingrid Arnaudin, ainsi que de sa rencontre avec les co-fondateurs de la ferme Algorithme sur l'île de Ré. L'Alguier rend justice à la beauté et à la diversité des algues, en nous invitant à questionner nos préjugés sur ces végétaux aux nombreux bienfaits, notamment dans le domaine de la santé.


L'Alguier, genèse
Ma mère dans les années 60 découvrait, en Bretagne, une petite plage isolée, souffrant d'une maladie de peau.
Elle consultait à l'hôpital saint Louis.
Rien à faire pour guérir sauf soleil et eau de mer.
Kersidan devint donc son repère avant de devenir le mien puisque dès ma naissance, j'ai grandit sur cette plage.
Eté comme hiver.
Solitaire et de nature contemplative, je suis, depuis petite, fascinée par les algues.
Ambivalence esthétique autant que odorante.
A la fois envoutante et repoussante, sublime et laide, sensuelle et dégoutante.
Frayeur dans la mer, les algues frôlent la peau, comme un animal marin qui s'enroule autour des jambes.
S?étalent sur la plage tristement.
Sèchent au soleil jusqu'à former une sorte de dentelle.
Triste souvenir aussi des algues noires de l'amoco cadiz figées, engluées dans le pétrole.
Comme dans les tableaux ou dans mes souvenirs, les goémoniers récoltent les champs d'algues.
A la mode, aujourd'hui elles sont utilisées à des fins pharmaceutiques, agricoles, alimentaires, et cosmétiques?

C'est dans un article du journal local que j'ai découvert l'alguier des frères Crouan.
Il était exposé librement alors au marinarium de Concaneau et très vite avant que je puisse y accéder il était rapatrié à Paris au musée d'histoire naturelle pour être numérisé et protégé.
Pierre et Hippolyte Crouan, pharmaciens nés à Brest, publient en 1852, un alguier : « Algues marines du Finistère », en 3 volumes, en 50 exemplaires qui présentent 404 échantillons d'algues du Finistère, exemplaires dispersés aujourd'hui à travers le monde.

Je suis comme envoutée par cet alguier et au fil des pages profondément inspirée.
Un peu frustrée de ne pouvoir le découvrir en chair, à chaque page tournée virtuellement me vient pourtant l'inspiration, le vif désir d'un dessin, d'une broderie ou d'un collage.
Cultiver la mer, récolter la mer.
Conserver, enseigner et chercher sont les valeurs d'un alguier, j'y vois sa poésie, il est déjà à la frontière de l'art. Poésie encore à la lecture des légendes associées à la « florule » : tonalité des noms scientifique, la localisation et vocabulaire du rivage.
Liées à mon histoire personnelle, les algues synonymes de guérison ou pollution, les algues sont aussi le baromètre de l'état de santé de la mer.
La mer comme une amie pour moi, une personne à protéger.


Gwen Le Gac
7/07/2022